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Fenêtres sur le passé
1886
Évasion de quatre détenus à la prison de Morlaix
Source : La Dépêche 15 décembre 1886
Évasion de quatre détenus de la prison de Morlaix
On écrit de Lanmeur.
Hier soir 11 décembre, vers huit heures et demie, les gendarmes de Morlaix sont arrivés ici à la poursuite
de quatre malfaiteurs échappés de la prison de Morlaix, à 7 heures du soir, c'est-à-dire 90 minutes auparavant.
Voici ce que j'ai appris à ce sujet :
Le gardien chargé du service de ces détenus, qui occupaient la même cellule,
se retirait après leur avoir apporté leur souper, quand il a été brusquement renversé et renfermé sous clef.
En arrivant devant la porte de sortie,
ils ont trouvé le gardien-chef, qui a voulu les empêcher de sortir ; mais bientôt ils ont réussi à le faire rentrer avec sa femme
dans son bureau, qu'ils ont fermé à double tour.
Ensuite, avec le trousseau de clefs qu'ils avaient enlevé
de la poche du sous-gardien, ils ont tranquillement ouvert
les deux grandes portes de l'établissement pour prendre
la clef des champs.
Malgré les recherches les plus actives, on n’a pu encore mettre la main sur aucun des évadés,
dont deux portent le costume de la prison.
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Source : La Dépêche 19 décembre 1886
Une évasion à la prison de Morlaix.
On a vu, dans un de nos précédents numéros, que quatre détenus à la prison de Morlaix s'étaient évadés
et que la gendarmerie s'était sans tarder mise à leur poursuite.
Les quatre fugitifs ont été rattrapés et réintégrés dans le domicile que leur a assigné
M. le procureur de la République.
L'Avenir, de Morlaix, nous donne le récit de cette nouvelle arrestation :
À 7 heures 1/4 la gendarmerie, prévenue par le gardien-chef, se mettait en devoir de poursuivre les évadés.
Pendant que les gendarmes sellaient leurs chevaux, M. le capitaine prenait le signalement des évadés.
À 7 heures 1 /2, la brigade à cheval quittait la caserne et prenait les routes de Plouigneau et de Callac,
pour faire jonction au bourg de Plouigneau à 9 heures.
Mais ils ne trouvèrent rien de ce côté.
Après avoir fait reposer leurs chevaux,
les gendarmes quittèrent Plouigneau à 10 heures
et se dirigèrent vers Morlaix en battant tous les chemins, lorsque, arrivés à la Madeleine,
ils apprirent que les quatre évadés,
dont deux sont des malfaiteurs dangereux,
avaient quitté la route de Plouigneau pour prendre
l'ancienne route de Lanmeur, vers 7 heures du soir.
La brigade à pied se dirigeait vers le Dourduff,
tandis que les gendarmes à cheval opéraient une poursuite vers Lanmeur, visitant Garlan en tous sens.
La Rue de la Prison, Morlaix
Earl Stetson Crawford
1924
Smithsonian American Art Museum
La brigade de Plestin surveillait le passage du Douron, qui sépare, le Finistère des Côtes-du Nord,
tandis que celle de Plouigneau gardait les routes pour empêcher tout retour en arrière.
Ces dispositions prises, les prisonniers ne pouvaient échapper, et, pendant la journée du lendemain,
le pays fut battu en tous sens.
Les deux marins furent arrêtés, le 12, par la population, l'un à Plestin, l'autre à Plougasnou,
Il restait à trouver Menguy et Bodénès, vêtus du costume des prisonniers et chaussés de sabots.
Ils furent également arrêtés à Plestin, le 13.
Ils furent aperçus, se dirigeant vers une meule de paille pour prendre du repos, près de Pont-Menou.
On avertit les gendarmes de Plestin, qui les trouvèrent profondément endormis
et purent se saisir d'eux sans difficulté.
Enfin, nos quatre prisonniers ont été ramenés sous bonne escorte à la maison d'arrêt de Morlaix,
où des mesures efficaces sont prises pour empêcher toute nouvelle évasion.