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Fenêtres sur le passé
1932
Le Cercle Naval de Brest
Source : Chronique Brestoise avril 1932
Le Cercle Naval de Brest
Les origines
L'immeuble du Cercle Naval (35 place du Château), était avant la guerre un hôtel particulier appartenant à M. Homo.
En 1917, il fut acheté par un milliardaire américain, qui servait dans la marine américaine avec le grade de commander, M. Fodt.
Celui-ci en fit un cercle à l'usage des officiers américains séjournant à Brest ou y passant.
À la fin des hostilités, le Commander Fodt voulut donner l'immeuble aux officiers de la Marine française pour en faire un Cercle Naval.
On négocia.
L'affaire était délicate.
M. Fodt, l'amiral Grout et feu Me Bertheau de Chazal, notaire, reconnurent qu'il était impossible de faire une donation légale au corps des officiers de Marine.
Celui-ci, en effet, n'a pas la personnalité civile.
La donation fut donc faite à l’État (Ministère de la Marine) sous condition que l'immeuble serait affecté à l'usage de Cercle Naval pour les officiers de Marine.
Amiral Grout
Les « bénéficiaires » se constituèrent en association régie par la loi de 1901, pour utiliser et exploiter le Cercle.
Mais, en 1926, l'amiral Violette décida la dissolution de l'association et incorpora le Cercle Naval à l’ensemble des services de la Marine au port de Brest.
À l’heure actuelle, il a donc perdu son caractère privé.
C’est une institution officielle, dirigée et contrôlée par le Département de la Marine.
Les services
Le Cercle Naval comprend un mess, une bibliothèque, des salles de jeu, des chambres pour les officiers de passage.
Amiral Violette
Le Mess rend des services très appréciés à de nombreux officiers.
On y sert des petits déjeuners, des déjeuners et des dîners.
Le prix des repas principaux est de 7 fr, (boisson non comprise mais café compris).
Une quarantaine d'officiers le fréquentent régulièrement.
Les chambres sont à des prix variables :
de 12 à 18 francs par jour, suivant leur confort.
Elles sont réservées aux officiers de passage, et elles peuvent être gardées pendant plus d'un mois.
Elles sont toutes munies du chauffage central et d'eau courante, froide et chaude.
Des salles de bains et salles de douches sont aussi à la disposition des occupants.
La bibliothèque avec ses 3.000 volumes, ses six grandes Revues est sans doute le service le plus apprécié de tous.
Un bibliothécaire civil en est chargé.
Le Cercle Naval consacre 6.000 francs par an à l'acquisition d'ouvrages nouveaux.
Les salles de jeu sont le domaine des joueurs de bridge, des joueurs d'échecs.
Une salle de billard et un jeu de ping-pong complètent les distractions offertes, avec une salle de lecture
où se trouvent les principaux journaux et les revues.
Louis Eugène Barrachin
L'administration
Le Cercle Naval est placé sous la présidence d'honneur du Vice-Amiral Commandant en Chef, Préfet Maritime.
Il est dirigé par un conseil d'administration présidé par le Vice-Amiral Grout.
L'Ingénieur général Barrachin, Directeur de l'Artillerie Navale remplit les fonctions de Vice-Président ;
le Commissaire en chef La Porte, celles d'administrateur délégué.
Un gérant, choisi parmi les officiers en retraite, est logé au Cercle et en dirige le personnel.
Celui-ci, à part le restaurateur et le bibliothécaire, est uniquement militaire :
maître d'hôtel et aides de cuisine, qui viennent se former à leur métier avant d'embarquer.
Membres et ressources
Font partie du Cercle tous les officiers des différents corps de la Marine qui en font la demande.
En fait, l’effectif des membres du Cercle comprend environ 350 officiers, tant de l'active qu'en retraite.
Les officiers de l'armée peuvent aussi être admis.
Les cotisations sont variables : de 5 à 20 francs par mois, selon le grade.
Outre les cotisations des membres, le Cercle est soutenu par une subvention du Ministère, et par les arrérages des dons généreux que le Commander Fodt fit au Cercle pour en faciliter l’entretien et le fonctionnement.
Vues d'avenir
Ainsi le Cercle Naval de Brest n'a pas coûté un centime à l'État pour sa création,
(il n'en est pas de même de celui de Toulon, créé à renfort de millions).
Il faut espérer que le Parlement ne se désintéressera pas toujours du Cercle de Brest.
Sa salle à manger, logée en sous-sol, est indigne d'un cercle d'officiers.
Une transformation et une extension du Cercle sont à l'étude.
Il est indispensable d'avoir une vaste salle qui puisse servir de salle de conférence, ou de salle de réception
pour les officiers de passage des Marines étrangères.
Espérons qu'un avenir prochain apportera ces réalisations et complétera un établissement, dont le succès croissant montre la nécessité.