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Fenêtres sur le passé

1938

L'exercice de défense passive sur le cours Dajot

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Source : La Dépêche de Brest 1 juillet 1938

 

De nombreux curieux s'étaient rendus hier sur le cours Dajot pour assister à l’exercice de défense passive de jour qui avait pour thème une attaque supposée d’avions ennemis laissant tomber des bombes à gaz asphyxiants et vésicants.

 

À 17 h. 30, on signalait une chute supposée de bombes sur le cours Dajot, à hauteur de la rue Traverse.

Des infirmières, avec le masque à gaz, arrivaient en auto

et s'installaient près d'un banc supposé être le poste de secours muni de brancards roulants pour le transport des blessés.

 

Un coup de téléphone avait alerté les étiquette pompiers

de la ville qui, sous les ordres du capitaine Chanquelin

et du lieutenant Carquin, arrivaient habillés de vêtements isolants en toile huilée jaune chaussés de lourds brodequins imperméables, coiffés de cagoules et le visage recouvert

du masque à gaz.

La foule leur fit un succès.

 

Pendant que les pompiers équipaient quatre lances

sur une bouche d'incendie, l'équipe de désinfection,

munie de brosses, seaux et appareils Fensy,

répandait du chlorure de chaux, brossait et lavait le cours Dajot dans toute sa largeur, en face du monument des Américains,

à la grande joie des curieux, dont la foule ne cessait de grossir.

 

Pendant ce temps, des marins, censément atteints par les gaz, étaient transportés sur les brancards roulants au poste

de secours, où des infirmières leur épinglaient au bras

une étiquette :

« Gazé » ou « Ypérité » et les faisaient conduire par

autos-ambulances aux postes Z installés au dispensaire

de Kéroriou et à celui des Secours aux blessés militaires,

15, rue du Château.

 

Là, des infirmières, préalablement instruites des soins à donner, couchaient les gazés sur l'appareil Hoederer et l'aide

d'un pulmo-ventilateur et compresseur, chassaient les gaz absorbés et insufflaient de l'oxygène aux patients,

pas très rassurés d'être l'objet de ces expériences.

 

M. le capitaine de vaisseau Marie, commandant la D. A. T. ;

le capitaine de frégate Letheux ; Lallemand, adjoint-maire ;

le colonel de Réals, président de la Croix-Rouge ;

le docteur Lemoyne, médecin du dispensaire ;

le médecin de 1ère classe Le Maillet ; le capitaine Chanquelin,

le lieutenant Carquin, des pompiers de la ville,

et le maître-principal Franceschi, des pompiers de la marine, assistaient à cet exercice, prélude d'un programme d’organisation de la défense passive dans notre ville,

qui aurait des chances d’être le point de mire d’avions ennemis dès le début des hostilités.

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Hâtons-nous d’en rire, comme hier, de ces exercices, dans la crainte d'avoir un jour à en pleurer.

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