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Fenêtres sur le passé

1939

Le "Bacchus" a déversé 700.000 litres de vin
dans les cuves des subsistances

 

Baccus 700000 litres de vin.jpg

Source : La Dépêche de Brest 3 mars 1939

 

Nous avons annoncé hier l'arrivée du cargo Bacchus (*), navire-citerne spécialement aménagé pour le transport du vin en vrac entre l'Algérie et la France.

 

On se rappelle que les dockers d'Alger s'étaient montrés hostiles à l'emploi de ces bâtiments-citernes qui permettaient de se passer de leurs services et de gagner un temps considérable dans les opérations de chargement et de déchargement.

 

Le vice-amiral Traub, commandant en chef, préfet maritime, accompagné du lieutenant de vaisseau Girard, officier d'ordonnance, s'est rendu, hier matin, à 10 heures, à bord du Bacchus, amarré au quai des Subsistances pour en visiter les installations.

 

Il a été reçu par le commissaire général Bourgain, directeur de l'Intendance maritime.

 

Le vice-amiral Traub a constaté que, grâce aux nouvelles installations et pompes dont les services des subsistances viennent d'être dotés le transvasement du vin des cales du Bacchus aux cuves de ciment, garnies de verre, des approvisionnements se faisait à un rythme si accéléré que le Bacchus a pu reprendre la mer dans la soirée après avoir déchargé 700.000 litres de vin.

 

Le Bacchus, qui appartient à la Société d'armement fluvial et maritime, a une capacité cubique de 1.715 m3, sa longueur est de 83 m. 50, sa largeur de 11 m. 25 et son creux de 5 m. 25.

Le vin qu'il transportait provenait de Tunisie.

Le Bacchus se rend à Rouen.

Bacchus.jpg

(*) Source : De l’amphore au contenaire – 2000 ans de commerce maritime

Musée nationale la Marine

 

La Compagnie Schiaffino (1874-1994)

Fondée en 1874 par les frères Schiaffino à Alger, la compagnie est née du regroupement de plusieurs armateurs effectuant du cabotage le long des côtes d’Algérie et de Tunisie.

Des lignes régulières sont ouvertes vers Sète, Marseille, Port-Saint-Louis du Rhône puis

Dunkerque, Rouen et Brest.

L’activité principale de la compagnie est le transport viticole.

Elle possède de petits navires à vapeur.

Les fûts y sont entassés le plus haut possible pour accroître la rentabilité des traversées.

Mais une loi votée en 1912 limite la surcharge.

Après la première guerre mondiale, entre 1921 et 1925, la compagnie voit un triplement de son trafic.

En 1929, elle possède 25 navires aménagés pour le transport du vin en fûts.

En 1935, elle lance le Bacchus, premier pinardier (navire-citerne), conçu spécialement pour le transport du vin en vrac.

Les syndicats de dockers et les patrons des tonneliers s’opposent à son arrivée.

Sète, déjà affaiblie, est au centre de la révolte :

Le port pousse Alger et Rouen à rejoindre le mouvement, en les alertant des risques de chômage.

En février 1935, le Bacchus ne peut débarquer à Rouen qu’après l’intervention de la police.

En août 1935, le ministre de l’Intérieur promet que le navire ne viendra plus en Algérie.

La seconde guerre mondiale sonne le glas du transport en fûts.

À la Libération, la compagnie Schiaffino s’équipe de 17 navires-citernes pour reprendre ses activités. En 1960, elle possède 21 navires.

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