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Source : La Dépêche de Brest 30 mars 1939

 

M. de Boyne, successeur du duc de Praslin au département de la Marine, met sur pied, le 18 février 1772, le Corps royal de la marine, destiné à remplacer le Corps d'artillerie et d'infanterie.

Cette nouvelle formation se compose de huit régiments qui comprennent comme l'ancienne des fusiliers, des bombardiers et des canonniers, mais en plus grand nombre.

 

Chaque régiment porte le nom du port où il tient garnison.

 

Le recrutement des six régiments du Ponant eut lieu à Brest où furent envoyés dans ce but la brigade de Rochefort, le régiment des recrues de l'île de Ré et un certain nombre d'Irlandais du régiment de Clare, rapatriés de l'Île de France.

 

Les six régiments formés, il fallut tirer au sort, c'était l'ordre de Louis XV, leurs numéros et leur affectation.

 

Ce tirage fut effectué par un officier bien connu des Brestois, le chevalier de Fautras lui-même, en présence du comte de Roquefeuille, commandant de la marine.

 

Le régiment de Brest reçut le numéro 3 et une flamme distinctive de couleur rouge.

Flamme placée en tête du mât d'artimon sur les vaisseaux où il devait embarquer.

 

Tous les soldats du Corps royal portent l'habit bleu de roi et la culotte blanche.

Le régiment de Brest se distingue des autres par la couleur écarlate des parements, collets et revers.

 

Les casernes ne purent loger tout le régiment et une partie dut s'installer dans la manufacture de toiles à voiles et même chez les habitants.

 

On raconte à ce sujet que l'un d'entre eux, furieux d'avoir à loger un soldat et se croyant lésé, s'en fut trouver le responsable, le maire de la ville, et le rossa d'importance, par un beau soir de mai, à grands coups de canne.

 

Le vicomte de Bouville, inspecteur des six régiments du Ponant, s'en vint un jour à Brest et passa la revue du régiment qui avait fort bon air, aligné en carré dans la cour des casernes de la marine.

Pour des raisons personnelles, qu'il exposa dans un rapport au ministre, il demanda, dès son retour à Paris, la réunion des huit régiments du Corps royal en un seul corps.

 

Le ministre, M. de Sartines, adopta ses propositions et licencia les huit régiments en décembre 1774. Il créait pour les remplacer le Corps royal d'infanterie de marine, cher à M. de Bouville.

 

MONT SECRET.

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