retro29.fr
Le site Retro29.fr est arrivé à une taille critique.
La suite des articles se trouve sur le site de L'ANNEXE de Retro29.
Fenêtres sur le passé
1939
Les anciennes troupes de la marine
en garnison à Brest
- Article 15 sur 16 -
Le corps d'artillerie de marine
1792 - 1794
Source : La Dépêche de Brest 6 avril 1939
En même temps qu'elle créait les régiments d'infanterie de marine, l'Assemblée législative, prête à passer les pouvoirs à la Convention, instituait en 1792 deux régiments d'artillerie de marine, chargés du service des canons à bord et des batteries à terre.
L'uniforme était le même que celui de l'infanterie de marine.
Un régiment est destiné au port de Brest.
Il y établit ses quartiers aussitôt.
Jean Bon Saint-André et Prieur de la Marne viennent à Brest et le passent en revue.
Ces représentants du peuple avaient reçu de la Convention ces instructions éloquentes dans leur brièveté :
« Allez et sauvez Brest », leur avait-on commandé.
Aussi ne laissent-ils pas le régiment dans l'inaction et une partie est embarquée immédiatement, sur leurs ordres, dans l'escadre de Morard de Galles.
À terre, autre métier, les artilleurs de marine sont chargés d'assurer le service d'ordre des fêtes nombreuses et diverses qui se déroulaient à Brest à cette époque.
La place du Château était le théâtre de leurs exploits.
Là, du haut d'une montagne artificielle, des orateurs improvisés relataient les actes de bravoure des généraux, officiers et soldats.
Puis le détachement d'artillerie de marine défilait, tambours en tête, au milieu des acclamations de la foule.
Des danses terminaient la cérémonie. Nos canonniers y participaient de bon coeur et faisaient tourner amoureusement les belles Brestoises au son des violons et des flûtes.
À la mer ils firent leur devoir dans la division du contre-amiral Vanstabel.
En 1793, Vanstabel, qui avait son, pavillon sur le Tigre, tomba sur un convoi commandé par sir John Jervis lui-même.
Il réussit à amariner 17 bâtiments de commerce de bonne prise et les conduisit à bon port à Brest.
L'adresse et le courage de ses artilleurs avaient été pour beaucoup dans l'heureuse issue de cet engagement.
Malgré cela la Convention voyait d'un mauvais œil les soldats de marine, suspectés par les uns, jalousés par les autres.
Le tribunal révolutionnaire de Brest les accusait, à tort ou à raison, d'être attachés aux Brestois et de les protéger au besoin par la force contre les décisions des juges.
Bref, ils furent envoyés, à la fin de 1793, en Vendée contre les Chouans.
Médiocre utilisation de leur qualité de canonniers, mais bon débarras pour le tribunal.
Cette décision priva la Marine et le port de Brest de leurs meilleurs artilleurs et les vaisseaux n'eurent plus pour le service des pièces que des paysans de réquisition.
Quelque temps après, le 28 janvier 1794, le coup de grâce leur fut donné et les deux régiments furent licenciés.
MONTSECRET
Justin Bonaventure Morard de Galles