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Source : La Dépêche de Brest 25 mars 1939

 

Le comte de Pontchartrain remplace en 1690 les soldats-gardiens, si chers à la ville de Brest, par les compagnies franches de la Marine, plus nombreuses et dont il attendait beaucoup.

Elles ne le déçurent pas et jouèrent pendant trois quarts de siècle un rôle important et souvent glorieux.

Brest en particulier leur doit de ne pas avoir été pris par les Anglais.

 

Quarante compagnies de 100 hommes sont mises en garnison à Brest, à partir de 1690.

Les hommes sont vêtus de gris et culottés de bleu.

Ils sont armés du fusil à pierre et de l'épée.

Leurs chefs sont des officiers de vaisseau détachés temporairement aux compagnies franches.

 

Ils sont logés chez l'habitant, les casernes étant trop petites pour les recevoir, et l'on assure que les relations entre soldats et Brestois étaient des plus aimables.

 

En 1694, Vauban assure, grâce à eux, la défense de Brest exposé à une attaque de la flotte anglaise.

L'ennemi réussit à effectuer une descente dans la baie de Camaret et tente d'attaquer les retranchements.

Les compagnies franches commandées par le marquis de Langeron chargent si brusquement et avec tant d'ardeur qu'elles culbutent les ennemis, en tuent un grand nombre et rejettent les autres sur leurs chaloupes dont une partie s'échouent, laissant prisonniers les soldats qui s'y sont entassés.

 

L'histoire des compagnies franches remplirait des pages de gloire.

 

Embarquées à Brest sur les vaisseaux de M. de Chateaurenault et placées sous les ordres du comte d'Hautefort, alors capitaine de vaisseau, elles se signalent d'une façon toute particulière dans les opérations entreprises sur les côtes de Carthagène.

 

En 1695 elles protègent à nouveau Brest et la région bretonne menacés une fois de plus par la flotte anglaise.

 

Au commencement de 1746, les Anglais qui avaient porté la guerre en Amérique menacent de nous enlever le Canada.

Le duc d'Anville part de Brest avec 10 vaisseaux de ligne et cinq frégates, sur lesquels étaient embarquées des compagnies franches chargées de la défense de cette colonie.

 

De longs retards dans la traversée empêchèrent l'expédition de réussir... Le duc d'Anville en mourut de désespoir.

 

Les compagnies franches prennent ainsi part pendant près de 75 ans à toutes les guerres sur terre et sur mer et terminent leur brillante carrière en 1761 sous le ministère de Choiseul.

 

Elles finirent en beauté, ayant quelques années auparavant eu le temps de coopérer à la prise de Port-Mahon et à sa transformation en base française, de briller au Canada et aux Indes orientales sous les ordres du comte d'Aché et du lieutenant-général de Lally.

 

Reconnaissante, la ville de Brest ne les a jamais oubliées.

 

MONTSECRET.

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