La Résistance – Croix de Morlaix du Samedi 2 Mai 1942

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SAINT-DERRIEN.

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M. l'abbé BANTEC, ancien Recteur Stanislas Dantec naquit en 1869 d'une famille modeste, mais très chrétienne, de Ploumoguer.

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Après les études à Pont-Croix, ce fut l'année du service militaire; Il étrennait la loi « des Curés sac-au-dos »!

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En 1891, il entra au Grand Séminaire et, en août 1895, il reçut l'ordination sacerdotale.

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Tôt après, il devenait vicaire d'Argol, puis de Penmarc'h, enfin de Riec, dont M. le chanoine Kérébel, son parent, était curé.

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En février 1919, M. Dantec fut nommé recteur de Saint-Derrien.

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La population si chrétienne de cette paroisse privée pendant trois ans de pasteur attitré, fit à son nouveau recteur

un accueil particulièrement chaleureux qui gagna son cœur.

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Il fut tout à ses paroissiens.

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Durant ses vingt ans de séjour à Saint-Derrien, les retraites ecclésiastiques et quelques pèlerinages

à la tombe de ses parents furent ses seules absences.

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Fin octobre 1938, il sentit les premières atteintes de son mal.

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Comme aucune amélioration ne se produisait dans son état, il démissionna au mois de janvier suivant.

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Il fit un court séjour à l'hôpital de Kervoannec; puis se retira à Ploumoguer, où, pendant deux ans et demi,

il reçut les soins affectueux d'une sœur, la plus dévouée des infirmières.

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Cependant le mal progressait toujours, et les souffrances augmentaient, rendant, selon son expression, son purgatoire de plus en plus rude.

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Aussi, sur la fin, il aspirait à mourir.

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Il demanda les derniers sacrements, et manifesta sa satisfaction quand ils lui furent administrés.

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La veille de sa mort, à un confrère  qui lui promettait une visite le lendemain, il murmura d'une voix faible, avec un bon sourire:

Demain, je ne serai plus.

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Sa parole se réalisa ; il mourut le 24 janvier, il fut enterré le 26 à Ploumoguer.

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Partout M. Dantec s'est attiré l'estime et la sympathie des paroissiens.

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Il était ponctuel, bon, d'une grande serviabilité.

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Jamais il ne se produisait de retard dans les fonctions paroissiales : les messes, les offices se célébraient à l'heure précise.

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Il apportait la même exactitude dans les rendez-vous qu'il avait pris ou acceptés.

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Grande ponctualité dans la tenue des cahiers et registres qui étaient fidèlement à jour.

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Ordre parfait dans ses livres de compte et ses affaires personnelles.

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Ses dernières volontés même témoignent du souci de la précision en toutes choses.

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M. Dantec avait un grand cœur; sa physionomie reflétait la bonté.

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Les paroissiens venaient volontiers au presbytère pour solliciter quelque service, pour demander un conseil, ou pour tout autre motif.

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Le recteur connaissait ses ouailles et leurs familles, s'intéressait à tout ce qui les concernait.

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Il souffrait des mésententes et désunions entre les paroissiens, et s'efforçait de les dissiper.

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Ses Interventions étalent ordinairement efficaces.

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Il était lui-même le plus heureux quand sa méditation était fructueuse.

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Il compatissait à toutes les détresses.

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Le geste généreux était accompagné une bonne parole qui soulignait sa satisfaction de donner.